Le FRAT : La jeunesse symphonique de l’Église catholique

« Lorsque vous exposez le Saint-Sacrement et que vous voyez une vague d’adolescents se mettre à genoux d’un seul coup, vous ne pouvez qu’être miséricordieux d’être prêtre ». Du 17 au 20 mai dernier, 11 500 jeunes chrétiens se sont réunis à Jambville, dans les Yvelines, pour le FRAT 2024. Ce pélerinage à lieu tous les ans, en alternant une édition pour les collégiens à Jambville et une édition pour les lycéens à Lourdes.

Entretien avec Gaultier de Chaillé, prêtre responsable du FRAT de Lourdes.

Histoire

Le premier FRAT a lieu à l’occasion du cinquantième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, en 1908. À l’époque, les abbés André et Marcel Caillet emmènent 21 jeunes garçons issus du milieu ouvrier à Lourdes. C’est dans les années 1990 que le FRAT s’ouvre aux plus jeunes, à Jambville. L’implantation du FRAT à Jambville s’est faite naturellement dû à sa proximité avec le mouvement Scout de France depuis les années 1990. Aujourd’hui c’est une douzaine de milliers de jeunes qui partent avec le FRAT chaque année. Les années paires le rassemblement a lieu à Jambville, les week-ends de la Pentecôte, pour les jeunes de 13 à 15 ans. Les années impaires, le FRAT a lieu à Lourdes et rassemble les 15 à 18 ans, pour le week-end de Pâques. Le mouvement du FRAT est inscrit dans le sensible et le fond. Toute apparence ecclésiale doit pouvoir s’y retrouver : tous les jeunes doivent repartir en étant heureux d’avoir découvert ou redécouvert le Christ. C’est pourquoi il y en a pour tous les goûts : de la guitare électrique à l’adoration silencieuse. « Les sensibilités doivent être honorées car nous comme hospitaliers des uns et des autres. Notre identité est dans le Christ, Jésus est notre unité : c’est la symphonie de l’Église, se sont plusieurs sons qui sonnent ensemble » confie le père Gaultier de Chaillé. 

Le fonctionnement du FRAT 

Philippe Néouze, l’aumônier du collège Stanislas, et Gaultier de Chaillé, prêtre de la paroisse de Versailles, travaillent de concert pour organiser les pèlerinages du FRAT à Jambville et à Lourdes. Les années où le pèlerinage se tient à Jambville, le père Gaultier de Chaillé assiste le père Philippe Néouze, et vice-versa pour Lourdes. Ils assurent ensemble l’aspect spirituel de l’événement, tandis que l’équipe centrale, composée de deux salariés, gère l’aspect technique de ce grand rassemblement. Le FRAT repose sur l’engouement des bénévoles, avec 350 jeunes qui s’engagent à servir lors des deux pèlerinages, sur une période de deux ans. « Ceux qui viennent servir se rendent compte que tout est prévu : acheminement de la nourriture, transports, etc.» précise le père Gaultier de Chaillé. Grâce à cette organisation minutieuse et à la dévotion des bénévoles, le FRAT est un événement spirituel réussi et bien coordonné.

Une journée type au Frat 

Une journée type au FRAT est une expérience riche et variée pour les 10 à 12 mille jeunes pèlerins qui quittent leur environnement familial pour rencontrer Dieu et découvrir l’Église. Le pèlerinage ambitionne de sortir les jeunes de leurs routines, leur permettant de se découvrir, de comprendre leurs différences les uns avec les autres et de se sentir accueillis. Les journées suivent un schéma bien structuré. Les jeunes passent du temps en groupe avec leur aumônerie, regroupant entre 10 et 200 participants. Ils participent ensuite aux carrefours, où des groupes de 8 jeunes de différentes aumôneries se rencontrent. Tous se rassemblent ensuite sous les chapiteaux, où des milliers de jeunes se retrouvent pour des moments de prière et de célébration. À Jambville, chaque journée inclut également un temps en village, divisant les 10 000 collégiens en 1 000 villages pour des activités qui allient imaginaire, chants, prières et oraisons. Ces moments d’intense émotion sont encadrés par la mairie, composée de jeunes plus âgés. Les diverses activités et structures présentes permettent aux jeunes de découvrir et de vivre leur foi ensemble. « On constate un engouement égal entre collégiens et lycéens. On peut dire que le travail de communication autour du pèlerinage est réussi puisque la plupart des collégiens vont faire celui du lycée plus tard.» se réjouit le père de Chaillé.

Le FRAT est un pèlerinage catholique et donc fraternel, est-il accessible pour les jeunes porteurs de handicap ? 

« Bien sûr ! Il existe le groupe Handifrat, composé de bénévoles spécialisés, qui accueille et aide ces jeunes venant initialement avec leur groupe d’aumônerie. Ce sont entre 150 et 200 jeunes porteurs de handicap, moteur ou mental, qui viennent chaque année. Une année, nous avions reçu tout un groupe de jeunes sourds.»

Les curieux de la foi sont-ils les bienvenus ?

« Nous avons également à cœur d’étendre l’inclusion du pèlerinage aux personnes non-baptisées. Chaque année, certains participent au FRAT et sont encadrés avec soin. Nous leur expliquons les aspects de la foi catholique, y compris pourquoi ils ne peuvent pas communier, mais nous les intégrons pleinement dans les activités et les moments de prière. Lors de la dernière édition à Jambville, ce sont 11 collégiens qui ont eu la joie de recevoir le sacrement du baptême. Cette ouverture et cette inclusion témoignent de notre volonté d’accueillir chacun et de permettre à tous de vivre une expérience spirituelle enrichissante, indépendamment de leur parcours de foi. »

Le FRAT c’est aussi l’occasion pour les évêques et les prêtres de se retrouver.

« Ce sont les évêques de l’île de France qui invitent au FRAT. C’est le seul moment public où ils se rassemblent auprès de leurs fidèles. Le Frat est certes pour les jeunes mais c’est également une réelle communion entre les évêques et les prêtres. Nous nous retrouvons entre 150 et 200, c’est un vrai petit synode. C’est l’occasion de revoir des copains de Paris et du séminaire.»

Des jeunes convertis 

Une grande différence se ressent entre l’arrivée et le départ des adolescents au pèlerinage du FRAT, particulièrement à Jambville ! Pour certains, dormir sous tente peut être une véritable épreuve pour la première fois. « Le plus grand chapiteau d’Europe se trouve à Jambville – raconte un encadrant – Cette année, j’ai entendu une conversation cocasse entre deux collégiens : « C’est quoi cette tente ? » « C’est là qu’on va s’emmerder pendant des heures, » ça m’a fait doucement sourire. » Pourtant, ces mêmes adolescents repartent dans la joie, chantant dans la rue et dans le métro. On constate chaque année une transformation notable. Les prêtres sont disponibles pour des confessions tout au long du FRAT : “Entre larmes de désir de changement et découverte de la foi, ils reviennent tous transformés.” Lors de la Pentecôte, une grande louange animée par Glorious a réuni les participants dans un tumulte de chants et de bruit. Mais lorsque le Saint-Sacrement est exposé, un silence de plomb s’installe et les adolescents, à genoux, prient avec une ferveur impressionnante avant de repartir calmement avec leurs bannières pour finir de prier avec leur mairie. « Lorsque vous exposez le Saint-Sacrement et que vous voyez une vague d’adolescents se mettre à genoux d’un seul coup, vous ne pouvez qu’être miséricordieux d’être prêtre. »À Lourdes, des initiatives comme la création de groupes WhatsApp permettent aux jeunes de rester en contact et de partager des intentions de prière, soulignant la vertu des réseaux sociaux pour maintenir les liens d’amitié et de foi.

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